À l’occasion des 30 ans de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant par les Nations Unies, plus de trente associations, ONG et collectifs se sont regroupés pour parler d’une seule voix au sein d’une Dynamique intitulée « De la Convention aux Actes ! ».
Pourquoi ?
Cette Dynamique s’inscrit dans une triple démarche :
- Fédérer des acteurs de la société civile œuvrant dans différents domaines de l’enfance en France et à l’international pour porter des propositions communes ;
- Convaincre les pouvoirs publics de prendre des engagements forts en faveur de l’enfance et d’en faire une priorité politique ;
- Mobiliser l’opinion publique sur les enjeux relatifs à l’enfance et au respect de ses droits.
Comment ?
La Dynamique propose aux pouvoirs publics 12« actes » visant à mieux garantir les droits de l’enfant. Chaque acte est décliné en plusieurs recommandations qui concernent les enfants en France et dans le monde. Ils ont l’ambition d’infléchir la politique nationale de la France et son action de coopération internationale afin de passer enfin de la Convention aux actes ! Le principe de l’universalité des droits, c’est-à-dire qu’ils s’appliquent à chaque enfant du monde sans discrimination, a guidé la rédaction de ces actes. Au total, ce sont 69 propositions concrètes que formule la Dynamique aux décideurs publics. Elles ont l’ambition d’infléchir la politique nationale de la France et son action de coopération internationale afin de passer enfin de la Convention aux actes ! Nous avons ainsi saisi l’occasion du 30ème anniversaire de la Convention pour rappeler que chaque enfant compte et doit voir ses droits appliqués. Nous attendons que la France s’engage dans la même voie sur son territoire et dans sa politique internationale.
Parler d’une seule voix à plus de trente organisations, un défi que nous avons relevé !
Ces 12 actes élaborés en commun depuis le printemps 2019 ont fait l’objet d’un long travail participatif entre toutes les associations, ONG et collectifs membres de la Dynamique. De nombreuses réunions mais aussi des échanges réguliers à distance ont permis une réelle co-construction bénéficiant de l’expertise et de la spécificité de chaque organisation.
Huit thématiques ont été retenues : Gouvernance, Éducation, Environnement, Justice, Participation, Précarité, Protection et Santé.
Notre volonté de faire participer les enfants et les jeunes nous a conduits à lancer une consultation via nos réseaux afin qu’ils expriment leurs préoccupations majeures et leurs propositions autour de ces thématiques. Les résultats de cette consultation ont, entre autres, généré deux actes que nous n’avions pas priorisés au départ, soit la santé et l’environnement. Des paroles d’enfants et de jeunes extraites de cette consultation illustreront donc les 12 actes que vous allez découvrir.
Ces actes s’adressent en priorité au Président de la République, au Premier Ministre et à son Gouvernement, dont notre collectif espère une impulsion forte en faveur de l’enfance. Toutefois, de nombreux autres acteurs publics, nationaux et locaux – les Parlementaires, les collectivités territoriales, le Conseil économique social et environnemental ou encore l’Agence française de développement – jouent un rôle crucial pour l’effectivité des droits de l’enfant en France et dans le monde ; ils sont évidemment concernés par ces actes.




EN FRANCE
À L’INTERNATIONAL
Comment agir ?
La problématique du non-accès aux loisirs, aux vacances et à la culture à l’international renvoie en premier lieu à la grave problématique du travail des enfants. En effet, environ 152 millions d’enfants dans le monde sont contraints de travailler. Près d’un enfant sur dix est donc privé de son enfance parce qu’il est impliqué dans le travail et ne dispose pas du temps ou des conditions nécessaires pour se développer à travers les loisirs et participer à une vie culturelle et artistique.






Les enfants ont droit à une justice spécifique qui vise leur protection et leur éducation. Toutefois, plusieurs réformes successives l’ont progressivement rapprochée dans son fonctionnement de la justice des majeurs. Les juridictions ne sont pas nécessairement spécialisées et le recours à des mesures répressives, à la détention provisoire et à des lieux fermés est de plus en plus systématique. Depuis le 1er janvier 2016, le nombre de mineurs détenus n’a cessé d’augmenter avec un niveau particulièrement élevé atteint au 1er août 2017 de 885 mineurs détenus. À cela s’ajoute une fragilisation des dispositifs de prévention par manque de moyens.
Quels constats ?
À L’INTERNATIONAL







En 2016, 131 infanticides ont été recensés, dont 67 commis dans le cadre intrafamilial. Parmi ces 67 enfants, près de 4 sur 5 avaient moins de 5 ans. Lorsqu’un enfant est en danger ou en risque de danger au sens de l’article 375 du Code civil, le juge des enfants doit être saisi de la situation du mineur. Depuis la loi de mars 2007, les départements ont mis en place une cellule de recueil des informations préoccupantes (CRIP) à laquelle doivent remonter toutes les situations inquiétantes au regard de la protection des enfants. Le numéro national 119 assure également une mission d’écoute et de conseil à destination du grand public pour des situations de danger. Malgré son utilité et ses 400 000 appels par an, ce dispositif manque encore de visibilité et surtout, de moyens humains et financiers (augmentation du nombre d’appels mais nombre d’écoutants stagnant).
Quels constats ?



