20 jeunes âgés de 12 à 18 ans, issus du réseau de la Dynamique pour les Droits des Enfants ont marqué un tournant majeur dans la prise en compte de la santé mentale des jeunes en France. Réunis au sein d’un panel citoyen, créé par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) en partenariat avec la Dynamique pour les Droits des Enfants, ces jeunes ont officiellement remis leur rapport le 23 mai dernier. La Dynamique remercie le CESE pour ce partenariat inédit et invite l’institution à poursuivre son engagement pour les droits des enfants.
« Votre parole est précieuse pour nous. Elle interroge nos priorités, elle propose des pistes sur un sujet majeur : la santé mentale des jeunes », s’est exclamé Thierry Beaudet, Président du CESE lors de la remise, le 23 mai, dernier du rapport produit par 20 enfants et jeunes, de 12 à 18 ans, sur la santé mentale des jeunes. Ces derniers avaient en effet intégré début avril un dispositif de participation citoyenne créé par le CESE en partenariat avec la Dynamique pour les Droits des Enfants et ont travaillé durant plusieurs séances sur la manière dont la société perçoit et soutient le bien-être psychique des enfants et adolescents. « J’ai une pensée particulière pour vous les enfants et les jeunes qui en vous mobilisant fortement avaient montré que la parole des enfants et des jeunes est pertinente et qu’il est essentiel de vous écouter pour construire des politiques publiques adaptées. J’ai été très impressionnée par la qualité de vos travaux et je suis admirative de votre courage : s’exprimer sur le sujet de la santé mentale est loin d’être évident. Par vos paroles et mots, vous contribuez à rendre visible ce sujet et à changer le regard que la société lui porte. Merci ! » a souligné Florine Pruchon, responsable du Pôle Plaidoyer de SOS Villages d’Enfants et coordinatrice de la Dynamique pour les Droits des Enfants.
Trois priorités identifiées pour aller mieux
Les panélistes ont identifié trois axes prioritaires pour améliorer la santé mentale des jeunes, insistant sur l’importance de la reconnaissance de leur parole, la valorisation de leurs expériences et la création d’environnements favorables à leur épanouissement. Ils ont travaillé à partir de questions fondamentales :
- Comment l’environnement personnel des enfants et des jeunes peut-il soutenir leur santé mentale ?
- Comment protéger la santé mentale des enfants et des jeunes face aux discriminations et au jugement ?
- Comment transformer le système scolaire pour qu’il soit au service de la santé mentale des enfants et des jeunes ?
Les jeunes dénoncent un manque d’écoute et de considération des adultes
Un constat alarmant ressort des témoignages des jeunes : un manque criant d’écoute et de considération de la part des adultes. Pour beaucoup, leurs difficultés sont minimisées, et les inégalités sociales, notamment l’accès à la culture pour les jeunes issus de milieux moins aisés, pèsent lourdement sur leur estime de soi. Face à ce silence, les jeunes proposent des solutions concrètes :
- Une régulation plus stricte des réseaux sociaux et une éducation numérique précoce ;
- Des cours d’éducation affective et relationnelle renforcés dès le collège ;
- Un accès gratuit, anonyme et illimité à des psychologues en milieu scolaire ;
- Des formations pour les parents et les professionnels afin de mieux comprendre et accompagner les jeunes.
Stop aux discriminations
La question des discriminations a été soulevée avec force par le panel. Qu’il s’agisse de l’école, du sport ou de l’espace public, les jeunes se sentent souvent jugés, catégorisés et incompris. Le poids des normes sociales, en particulier celles liées au genre et à l’apparence, est perçu comme une pression constante, exacerbant les inégalités sociales existantes.
Voici leurs propositions pour contrer ces discriminations :
- L’instauration de cours obligatoires sur les discriminations dès la primaire ;
- Des bilans de santé mentale réguliers pour tous les jeunes ;
- La création d’espaces de parole sécurisés et accessibles ;
- Un meilleur encadrement de l’accès aux réseaux sociaux, avec vérification de l’âge.
La nécessité de repenser l’école pour aller mieux
Le système scolaire est, pour beaucoup de jeunes, une source majeure de stress et d’anxiété. La pression des notes, des devoirs et de l’orientation est jugée excessive, et la performance est trop souvent priorisée au détriment de la santé mentale.
Voici les recommandations exposées par les jeunes pour transformer l’école :
- Une réduction du temps de cours et une meilleure organisation des emplois du temps ;
- Une école plus inclusive pour les jeunes en situation de handicap ou en souffrance psychique ;
- Des formations pour les enseignants sur les méthodes pédagogiques bienveillantes ;
- L’accès universel à des sorties culturelles et sportives gratuites.
Le rapport de ces jeunes constitue une contribution essentielle aux travaux du CESE sur la santé mentale des jeunes. L’avis final du CESE, intégrant ces précieuses réflexions, sera présenté en séance publique le mardi 14 octobre 2025 par le rapporteur du texte, Helno Eyriey.
Un dispositif inédit pour une participation effective des jeunes
La Dynamique pour les Droits des Enfants se félicite de cette initiative sans précédent : le dispositif de participation citoyenne, auquel ont participé les enfants et les jeunes est une première du genre à cette échelle et a permis à ces jeunes de s’exprimer librement sur des sujets qui les touchent au quotidien.
« Je tiens à remercier le CESE pour avoir associé les enfants et les jeunes à la rédaction de cet avis. La Dynamique pour les droits des enfants que je représente est très fière d’avoir pu travailler depuis plus de 6 mois avec les élus et les agents du CESE pour mettre en place ce dispositif unique et singulier. Les enfants et les jeunes sont des citoyens à part entière et doivent être parties prenantes de la construction, du suivi et de l’évaluation des politiques publiques. Nous espérons sincèrement que le CESE poursuivra son engagement et qu’ils continueront à être précurseur sur le sujet des droits de l’enfant et à se mobiliser en faveur d’une politique globale et cohérente pour l’enfance ! » a conclu Florine Pruchon.
Découvrez le rapport sur la santé mentale des jeunes
Site du CESE