Déclarée « Grande cause nationale » pour 2025, le sujet de la santé mentale est plus que jamais sous la lumière des projecteurs, mais qu’en est-il de la santé mentale des jeunes ? C’est à cette question qu’a souhaité s’intéresser le Conseil économique, social et environnemental (CESE) en se saisissant du sujet de la santé mentale des jeunes, en partenariat avec la Dynamique pour les Droits des Enfants.
Suite au plaidoyer porté par la Dynamique pour les Droits des Enfants notamment, en vue d’une meilleure participation des enfants et des jeunes à l’élaboration des politiques publiques, le CESE a mis en place un dispositif de participation citoyenne associant 20 enfants et jeunes à ses travaux sur le sujet de la santé mentale des jeunes. L’objectif est d’identifier leurs besoins réels dans une logique de diagnostic collectif et de faire émerger des pistes de solutions. Il s’agit notamment de questionner les perceptions des conseillers du CESE à l’aune des réalités exprimées par les jeunes, dans une approche transversale dépassant la dimension médicale.
Pour sa déclinaison, le CESE a noué un partenariat avec la Dynamique pour les Droits des Enfants. Trois membres de notre collectif, à savoir l’ANACEJ, SOS Villages d’Enfants et l’UNICEF France, se sont particulièrement mobilisés afin de sensibiliser les agents du CESE à la spécificité de la participation des enfants et des jeunes et d’assurer la co-animation du dispositif.
Mi-avril, ce sont 20 jeunes âgés de 12 à 18 ans, issus du réseau de la Dynamique pour les Droits des Enfants (plus précisément des associations ANCEJ, SOS Villages d’Enfants, UNICEF France, ANAMAAF et APF France Handicap), qui se sont réunis pour une première séquence de travail au Conseil économique social et environnemental.
Comment rendre effectif le droit des jeunes à participer aux décisions qui les concernent ?
Il est nécessaire de mettre en place une culture où les enfants sont entendus. Ce sont les espaces de parole qui leur permettent de s’exprimer, de dénoncer et surtout de connaître leurs droits.
A l’inverse, ne pas écouter les enfants reviendrait à renforcer leur vulnérabilité.
« Il faut s’en remettre à ceux qui seront impactés par les politiques publiques. Il nous paraît important de conduire un travail sur la santé mentale des jeunes et de recueillir vos avis, vos points de vue, pour que l’on puisse formuler des propositions de qualités et adaptées », a insisté Thierry Beaudet, Président du CESE, en accueillant les 20 jeunes.
Les facteurs qui influencent la santé mentale des jeunes
Pour les jeunes, un constat s’est rapidement imposé : la bonne santé globale dépend de la santé mentale. Ils ont identifié plusieurs facteurs qui peuvent influencer leur santé mentale et en ont retenu trois prioritaires :
- Le système scolaire ;
- L’environnement extérieur ;
- Les discriminations et le jugement.
Concernant le système scolaire, les jeunes ont relevé que de nombreuses inégalités persistent et impactent leur santé mentale. Pour eux, l’école est le lieu où l’on apprend à vivre en société, elle joue donc un rôle fondamental. Le manque de soutien de la part des adultes et la question des formations des professeurs ont été abordés. Les rythmes et temps scolaires ont fait l’objet de nombreuses discussions : quelle place pour les loisirs ? comment concilier devoirs, sommeil et longs temps de trajet ?
A propos de la discrimination et jugement, les jeunes ont mis en avant plusieurs chiffres : 1 jeune sur 3 est victime d’harcèlement scolaire. 24% des Français sont touchés par des discriminations. Pour eux, les discriminations et le jugement concernent tous les espaces de la vie et impactent largement la santé mentale.
Sur l’environnement extérieur, c’est la pression entre l’environnement que l’on ne choisit pas (famille, catégorie sociale) et celui que l’on choisit (amis, couple, orientation professionnelle) qui a été souligné par les jeunes.
Pour eux, les enfants et les jeunes sont énormément stressés par les attentes de leurs parents mais aussi par la pression du choix de l’insertion professionnelle. Cet environnement extérieur pèse sur la santé mentale.
Les 20 jeunes se réuniront à nouveau pour continuer leur travail et développer des pistes de solutions pour contribuer à l’amélioration de la santé mentale des jeunes en mai prochain.
La Dynamique pour les Droits des Enfants se réjouit de ce partenariat avec le CESE et espère que cette première expérience de l’institution dédié à la participation des enfants et des jeunes se pérennisera, permettant à ces dernières d’être durablement associés à la construction des politiques publiques.