Droits de l’enfant : la Déclaration de Genève a 100 ans !

La Déclaration des droits de l’enfant, dite Déclaration de Genève, fête ses 100 ans le 26 septembre 2024. L’occasion pour la Dynamique pour les droits de l’enfant de revenir sur ce texte fondateur, qui marque un tournant dans l’histoire des droits de l’enfant et ouvre la voie à la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (CIDE), dont les 35 ans seront célébrés le 20 novembre 2024.

La Déclaration des droits de l’enfant, dite « Déclaration de Genève », soit le premier texte historique à reconnaître l’existence de droits spécifiques aux enfants, fête ses 100 ans le 26 septembre 2024.

L’histoire des droits de l’enfant

La Déclaration des droits de l’enfant a été élaborée au lendemain de la Première Guerre mondiale par Eglantyne Jebb, fondatrice dès 1919 du Save The Children Fund qui deviendra plus tard, avec l’appui du Comité internationale de la Croix rouge (CIRC), l’Union internationale de secours aux enfants (UISE). Celui-ci adopte la déclaration en février 1923 ; son Ve Congrès général le ratifie en février 1924. Eglantyne Jebb décide alors d’envoyer le texte à la Société des Nations ( SDN) afin d’obtenir une reconnaissance générale de ces droits.  Le 26 septembre 1924, la Société des Nations adopte cette déclaration sous le nom de « Déclaration de Genève ». Celle-ci sera à nouveau approuvée par la SDN en 1934 et les États s’engageront alors à transcrire ses principes dans leurs législations nationales.

Des droits spécifiques reconnus

Composé de seulement 5 articles, le texte, rédigé dans un langage plutôt simple, affirme que « l’humanité doit donner à l’enfant ce qu’elle a de meilleure ». Il reconnaît, pour la première fois, des droits spécifiques aux enfants. Il insiste sur le bien-être de l’enfant et reconnaît son droit au développement, à l’assistance et au secours, ainsi qu’à la protection. Le texte met principalement l’accent sur les responsabilités des adultes envers les enfants.  Si cette déclaration marque véritablement le début de l’histoire des droits de l’enfant, en reconnaissant pour la première fois des droits spécifiques aux enfants, il n’a cependant aucune valeur contraignante pour les États, contrairement à la Convention internationale relative aux droits de l’enfant, qui sera adoptée le 20 novembre 1989.

Une commémoration essentielle

« Avant la déclaration de Genève, il n’existait aucune norme de protection des droits de l’enfant. Son adoption en 1924 marque donc un tournant dans l’histoire des droits de l’enfant et prépare la voie à l’adoption de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant en 1989 et dont on fêtera les 35 ans cette année », explique Florine Pruchon, Responsable du pôle plaidoyer de SOS Villages d’enfants et coordinatrice de la Dynamique pour les droits de l’enfant. « Dans un monde en prise aux crises multisectorielles et quasi permanentes, où les droits humains, et plus spécifiquement les droits de l’enfant, sont en constante régression, il est fondamental de commémorer la naissance de ces textes fondateurs, d’en rappeler les fondamentaux, de saisir l’opportunité d’en dresser des bilans et d’interpeller les décideurs publics afin qu’ils renforcent leurs effectivités et efficiences. C’est notamment l’une des missions que se sont données les organisations qui ont rejoint la Dynamique pour les droits de l’enfant : nous profiterons notamment des 35 ans de la CIDE pour organiser un événement afin de rappeler aux décideurs politiques français les progrès réalisés depuis son adoption mais également les manques et défis qu’il est impératif et urgent de relever pour garantir la réalisation des droits de l’enfant partout dans le monde, y compris en France. »

© Naïade Plante

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