L’Assemblée nationale ouvre ses portes aux enfants de la Dynamique pour les droits des enfants

Une quarantaine d’enfants issus des réseaux des organisations membres de la Dynamique pour les droits des enfants ont passé une journée exceptionnelle à l’Assemblée nationale. Ils ont profité de cette visite pour transmettre avis et recommandations aux députés membres de la Délégation pour les Droits des Enfants.

« L’Assemblée Nationale c’est chez vous ! C’est la maison du Peuple », a insisté Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale en accueillant, aux côtés de Perrine Goulet, députée de la Nièvre et présidente de la Délégation aux droits des enfants et de Charlotte Caubel, secrétaire d’État chargée de l’Enfance et des Familles, une quarantaine d’enfants issus des réseaux des associations membres de la Dynamique pour les droits des enfants. Ces derniers ont en effet été invités le 21 novembre dernier, soit au lendemain de la Journée internationale des droits des enfants, par la délégation parlementaire des droits des enfants, qui célébrait sa toute première année d’existence.

Une délégation pour les droits des enfants

« Il y avait beaucoup de délégations à l’Assemblée mais il en manquait une consacrée aux enfants. Nous l’avons donc créé en novembre 2022 pour rassembler des députés ayant en commun le sujet des droits des enfants. Elle a une vision panoramique de vos droits et de votre protection. Mais nous ne sommes pas là pour faire de grands discours, pour ne pas échanger. Le droit le plus important des enfants c’est le droit à la parole et nous avons le devoir de vous entendre », a poursuivi la Présidente de l’Assemblée nationale.

Une matinée d’échanges et de travail sur le numérique

« Vous avez le droit de participer à la vie de la Nation, de connaître vos droits, de les revendiquer et de les défendre », a martelé Perrine Goulet, présidente de la délégation aux droits des enfants, avant d’ouvrir officiellement les trois ateliers de la matinée. Et en effet, les enfants n’étaient pas seulement venus pour admirer les lieux. Depuis près d’un mois, avec les organisations partenaires (ANACEJ, fédération OCCE, UNICEF France, SOS Villages d’enfants, APF France handicap, Apprentis d’Auteuil, le Réseau national des juniors associations) et leurs éducateurs-éducatrices et/ou enseignante.s, ils ont travaillé d’arrache-pied sur le thème du numérique pour échanger avec les parlementaires et venir nourrir leurs réflexions et travaux sur le sujet. Trois sujets étaient au centre de leurs travaux : les fake news et les intelligences artificielles, la prévention de l’exposition excessive aux écrans et un dernier sur le thème des risques liés à l’usage du numérique.

Place à la parole des enfants

Et les enfants n’ont pas manqué de faire part de leurs avis et recommandations. Pourquoi ne pas prévoir un cours d’esprit critique dans les programmes scolaires pour apprendre à reconnaître les fake news, à se forger une opinion et à l’exprimer ? Pourquoi ne pas créer un « permis internet » ? Intensifier le contrôle parental ? Renforcer la sensibilisation des parents aux dangers du numérique ? Et si tout simplement on rendait plus accessibles les loisirs afin que les enfants ne passent pas trop de temps sur les écrans ? Une fois n’est pas coutume, ce sont les députés qui sont cette fois repartis les bras chargés de devoirs ! Au-delà du numérique, les enfants ont également pris le temps d’alerter les parlementaires sur des sujets essentiels mais pour l’heure trop laissés de côté. À commencer par celui de l’école. « Plusieurs choses ne vont pas dans l’éducation, dans la façon de fonctionner. Certains enfants sont malheureux, ils manquent de temps, et il y a de grosses inégalités ». Autre sujet essentiel : la santé mentale des plus jeunes. « Les élèves ont beaucoup de pression. On est adultes avant d’être adultes. On nous impose pleins de choses sans avoir la possibilité de changer les choses ».

Le droit à la participation au cœur des discussions

Enfin, les enfants et les jeunes sont revenus sur l’un de leurs droits aujourd’hui trop peu respecté et mis en œuvre, à savoir le droit à la parole : « Tous les enfants n’ont pas la chance de pouvoir échanger avec les politiques. Nous sommes adultes sans l’être : nous n’avons pas de moyens d’expressions, pas le droit de manifester, de s’exprimer et on a le sentiment de ne pas être écoutés. Pourtant on peut avoir des idées auxquelles les adultes ne pensent pas ». Autant de constats que les députés de la Délégation parlementaire aux Droits des Enfants ont bien entendu. « Vous avez raison », a insisté Yaël Braun-Pivet.  « Hors de question de vous écouter ici et de ranger ensuite ce moment dans un petit coin de notre tête. Il y a beaucoup de Pour-Actions dans ce que vous avez suggéré, notamment en termes d’accès aux loisirs, à l’art et à l’épanouissement. N’oubliez pas que cette maison est la vôtre et j’espère bien vous y revoir », a conclu la présidente de l’Assemblée nationale avant de laisser les enfants visiter le Palais Bourbon et l’Hôtel de Lassay.

Retrouvez le travail des enfants, leurs avis et recommandations dans le livret réalisé pour la rencontre entre les enfants de la Dynamique pour les droits des enfants et la délégation parlementaire aux droits des enfants.

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